Juillet 1982
Cette année-là je décide de me rendre en train en Algérie, en passant par l’Espagne et le Maroc.
Je fais part de mon projet à quelques collègues. L’un d’eux, Pied-Noir, est ému. Il a quitté l’Algérie la veille de l’indépendance. Il tourne autour du pot.
Je sens qu’il attend de moi que je lui ramène quelque chose de sa terre natale. Il voudrait bien, si ce n’est pas trop me demander, et si surtout je n’ai rien d’autre à faire, il aimerait tant que je visite le quartier d’Hydra où il habitait. Et si, en plus, je peux savoir qui vit désormais dans ses anciens murs, alors là, il sera le plus heureux des hommes. Une photo de son immeuble, lui ferait tant de bien.
Il m’explique, les yeux fermés presque. C’est une petite rue…il y a une épicerie, si elle est encore là, on tourne à droite, un boulanger, et puis le parc où les jeunes jouent au football le soir…
C’est le genre de service que j’adore rendre.
Je visite donc le quartier, photographie les habitations au hasard, je m’imprègne de l’atmosphère, des odeurs pour mieux les restituer, me renseigne sur l’adresse, monte au troisième…Frappe à la porte.
Une grand-mère me reçoit, confuse de n’avoir pas fait le ménage. Elle a peur. Sa fille me parle des locataires qui se sont succédés depuis 62.
Non, elle ne se souvient pas, mais vraiment pas de la famille qui habitait là avant le 20 juillet 62..
Et elle me congédie.
Au retour, j’ai hâte de montrer les photos à mon ami. Il les prend dans ses mains, tandis que je lui expose les résultats de mon enquête. Il reste pétrifié. Pas un mot. Nous nous quittons. Sur le moment je suis un peu déçu par son silence.
Dans les jours qui suivent, il m’évite, il ne m’adresse pas la parole.
Je crois entendre alors cet étrange silence comme le plus émouvant des remerciements.
JAC, le 11 mai 2012
J'Y étais à cet endroit il y a qlques jours je vous assure qu'Elle est inondé de monde et de ferrailles roulantes. Il n'Y a pas a rougir c'Est le resultat de la gestion des gens que la France coloniale nous recommande à l'Indépendance. Pour moi je suis Convaincu que cette liberté , nous a été confisquée.
Rédigé par : Boutaib FOuzi | 25/10/2013 à 11:40
Certainement,ces photos ravivaient trop de souvenirs brulants , il est des silences qui en disent long.
Quiquine .
Rédigé par : PAULUS PETIT JACQUELINE | 15/05/2012 à 03:34